Sous un soleil rayonnnant, une cinquantaine de personnes s‘est donné rendez-vous pour une balade gourmande dans les Coteaux du Manival, à l‘occasion de l‘ouverture officielle de l‘espace protégé, samedi 24 juin.
La promenade à travers ce paysage magnifique, avec des vues de carte postale sur Bernin, la Veyrie, la Chaîne de Belledonne, la Dent de Crolles, le Château de Craponoz et la Cascade de Bernin, était ponctuée par des explications d‘experts dans leur domaine:
Monsieur Jean François Comte, président de l‘Association des Propriétaires du Cône du Manival, a partagé ses connaissances sur l‘utilisation de cet espace, hier et aujourd‘hui. Il rappelle que les coteaux étaient plantés principalement de vignes, jusqu‘au milieu du 20ième siècle, et toujours accompagnées d‘arbres fruitiers, comme la pêche de vigne, et les noyers; dans les murgets - des amas de pierre en bordure des parcelles - poussaient des arbres, surtout le frêne, dont les feuilles servaient à nourrir les bêtes. Aujourd‘hui on trouve à nouveau des vignes, avec une production réduite, des céréales, comme le blé, l‘orge, parfois le sorgho pour sa résistance à la sécheresse, mais également du colza ... et des prairies qui sont des cultures à part entière, servant à nourrir le bétail.
Monsieur Robert Zapp, ancien président le l‘association Patrimoine et Avenir, complétait ce récit par des informations sur l‘histoire de Bernin, ce village avec les deux châteaux de la Veyrie et de Craponoz, dans son contexte géologique. Le tramway qui menait de Grenoble à Chapareillan jusqu‘aux années 1930, contribuait au développement touristique et commercial de la vallée. Il permettait le transport des personnes et marchandises, favorisant le travail à domicile pour la ganterie. Les vers à soie étaient élevés à Bernin, grâce à la présence de mûriers sur les coteaux et dans le village. L‘actuelle salle des fêtes était la gare du tramway, la maison à l‘intersection du Chemin de la Proula et Chemin de Bas Bernin, l‘ancien hôtel. Les deux torrents, le Craponoz et le Rivasson, alimentaient Bernin en eau. Les crues dévastatrices du Rivasson sont d‘ailleurs à l‘orignie du nom du Chemin de la Ruine .
Monsieur Thierry Novet, président de l‘association des chasseurs de Bernin parle du rôle important de la chasse dans la régulation des populations de la faune sauvage, surtout sangliers, renards et lapins. Par ailleurs, dans cette zone protégée, comme ailleurs, les chiens doivent être tenus en laisse pendant la période de réproduction des oiseaux et du gibier, du 15 avril au 30 juin.
Et la cerise sur le gâteau - la dégustation du bon vin de Thomas Finot et des délicieuses préparations proposées par l‘association Papotes et Popotes.
Merci à tous, de votre présence et intérêt, et de votre implication dans réalisation de ce projet de protection et la mise en place de l‘événement festif.
voir l'article paru dans La Feuille de Bernin n° 45
Les élus, les exploitants et les propriétaires ont mené une réflexion commune pour la protection des coteaux du Manival, un espace avant tout agricole, dont toutes les parcelles sont privées et cultivées.
Toute circulation en véhicule motorisé est interdite sur l'ensemble de la zone, excepté pour les exploitants et les propriétaires. Un arrêté municipal a été pris pour spécifier les limites de circulation et le stationnement.
Plusieurs parkings permettent de se garer aisément et d'accéder à la zone à pied.Il est indispensable que les promeneurs ne traversent pas les champs mais restent sur les sentiers et chemins autorisés afin de respecter le travail des agriculteurs, la faune et la flore.Cinq panneaux d'information et de sensibilisation sont installés aux points d'entrée de la zone.
Sur chacun, vous pouvez prendre connaissance du plan des chemins et sentiers de promenades autorisés et de la réglementation, accéder à des renseignements sur les animaux et les plantes.
Vous découvrez d'autre part selon l'emplacement du panneau, des informations sur l'agriculture, la vigne, le corridor écologique, la forêt. Vous pouvez également accéder au plan des sentiers à l'aide du QR code présent sur les panneaux.
Exemple de panneau :
La forêt communale de Bernin, d'une surface de 95 ha, est constituée principalement de hêtre et de chêne pubescent.
Les parcelles sont pour la plupart des propriétés privées.
La forêt est un patrimoine naturel précieux, car elle rend de nombreux services :
Suite au changement climatique et à ses conséquences - canicule, sécheresse et incendies; précipitations intenses, hivers doux, ravageurs - on observe plus de dépérissements, moins de reproduction spontanée, des échecs de plantation. Ici comme ailleurs, la forêt s'adapte par une migration des espèces en altitude et vers le nord.
(photographie Jean-François Comte)
Cette zone est constituée de petites parcelles privées.
Jusqu'aux années 1970 la culture principale était la vigne, accompagnée d'arbres fruitiers et de noyers. Dans la partie haute, quelques pâturages. Les parties boisées étaient nécessaires au chauffage.
Les agriculteurs sont bien moins nombreux aujourd'hui. L'échange de locations permet d'agrandir les surfaces et une meilleure utilisation du matériel.
Les cultures peuvent varier d'une année sur l'autre mais on trouve principalement des céréales : blé, orge et parfois du sorgho, moins sensible à la sécheresse. On a également des oléagineux comme le colza et des protéagineux comme le pois.
La vigne est toujours présente avec une production réduite, tournée vers la qualité et l'utilisation de cépages anciens locaux.
En intersaison on peut voir des cultures de couverture, ou engrais vert, qui enrichissent les sols et évitent leur lessivage.
Et bien sûr il est important de souligner que les prairies sont des cultures à part entière, servant à nourrir le bétail, et qu'il est impératif de les respecter.
(photographies de Jean-François Compte)
La coupure verte du Manival est le premier corridor écologique depuis Grenoble, permettant le transit des espèces entre la forêt et les prairies bocagères des côteaux vers les zones plus humides de la plaine, en toute sécurité.
Se déplacer est indispensable pour la faune, car il faut des habitats différents pour :
Le plus grand obstacle au transit des animaux est l'urbanisation: zones habitées et voiries.
Un détecteur de faune au niveau de la RD1090 ainsi que des aménagements pour la traversée de l'autoroute A41 font partie du corridor écologique.
Un autre obstacle lié à l'urbanisation est la lumière artificielle, qui peut étre fatale aux insectes, et constituer une barrière au transit de nombreuses espèces.
L'extinction nocturne de l'éclairage public dans les communes contribue à la protection du corridor écologique contre la pollution lumineuse.
Le corridor écologique du Manival est donc à la fois :
(photographie de Jean-François Compte)
Autrefois, le Grésivaudan était la plus grande région viticole alpine de France, avec plus de 10 000 ha de vignes plantées aux contreforts des massifs, sur des sols propices ayant une exposition principale sud-est.
En 1932, la cave coopérative de Bernin fut construite, avec des cuves en ciment, et un local de vente - la première cave coopérative sur les 5 caves du Grésivaudan. 95% des coteaux étaient alors couverts de vignes, jusqu'aux années 1970.
Aujourd'hui la vigne est toujours présente avec une production réduite, tournée vers la qualité et l'utilisation de cépages anciens locaux
Le travail du vigneron suit les les saisons :
(Les vignes en 1960 - Collection OLIVIER Ch)